Trois jeunes mettent le cap sur le Belem

Depuis 1979, le fameux trois mâts est devenu un bateau école qui accueille des stagiaires aux profils variés.


Trois jeunes de l’ADSEA du Cantal accompagnés de deux professionnels ont passé une nuit et un jour sur le voilier, à l’invitation de la Fondation Caisse d’Épargne.

Adrien, Pierre et Dylan (*) ont pris le large début octobre à l’occasion d’un week-end exceptionnel sur le Belem. A bord du mythique voilier (**), ces trois jeunes accompagnés par l’ADSEA du Cantal ont vécu une incroyable aventure, aux côtés d’Arnaud VILLENEUVE, éducateur sportif et Cathy BIGNON, assistance sociale. La « team 15 » a rejoint à bord d’autres jeunes et leurs accompagnateurs d’établissements sociaux ou médico-sociaux implantés en Auvergne et dans le Limousin. Sur le bateau amarré au port de Sète, ils étaient les hôtes de la Caisse d’Epargne régionale dans le cadre d’un programme national lancé par la Fondation Belem Caisse d’Epargne et visant à favoriser l’insertion des jeunes en leur faisant découvrir la vie en équipage, «en les déconnectant de leur quotidien et en leur faisant vivre une aventure collective hors du temps ».

Au programme : une nuit à bord pour commencer l’immersion en douceur, dans de minuscules cabines dotées d’étroites couchettes. Après ce dépaysement inédit, tous se sont retrouvés sur le pont dès le lendemain matin, prêts à assister les 16 membres d’équipage. Pas le temps de tergiverser ou tenter d’échapper aux consignes.

Pour avancer et prendre le large sur la grande bleue, tous devaient relever les manches afin de larguer les amarres, tirer ou tendre les bouts, hisser ou affaler les voiles. « Toutes les manœuvres se font collectivement. Ce qui nécessite des bras mais aussi de la solidarité, de la discipline, de la disponibilité » commente Arnaud VILLENEUVE en soulignant le comportement exemplaire de tous les jeunes, dont ceux de l’ADSEA.

La flamme olympique en 2024 ?

Forts de cet élan collectif, les marins d’un week-end ont ainsi parcouru en six heures de navigation, plus 17 000 miles nautiques en sillonnant le golf du Lion dans des conditions idéales : une mer sans houle, un ciel bleu dépourvu de nuages, un soleil éclatant. Un horizon dégagé comme pour symboliser un avenir qui peut être serein, malgré les difficultés rencontrées.

Au total, au cours de l’année 2023 et début 2024, 15 stages du même type seront organisés. A l’issue de chacune des sessions, un jeune sera choisi pour ses capacités d’apprentissage, d’écoute ou de vivre ensemble. Cette sélection lui ouvrira les portes d’une aventure encore plus extraordinaire : devenir « Éclaireur » sur le Belem  quand en mai 2024, le fameux trois mâts acheminera la flamme olympique entre Athènes et Marseille. En associant des jeunes en parcours d’insertion à cette odyssée des temps modernes, les organisateurs entendent dessiner un trait d’union entre les générations et illustrer que les JO de Paris 2024 sont résolument tournés vers l’avenir.

En attendant, et quelle que soit la suite, Adrien, Pierre et Dylan (*) ont fait le plein d’embruns, d’émotions et d’images, et se souviendront longtemps de cette vague qui les a portés vers des horizons inconnus.

(*) Prénoms d’emprunt.

(**) Le Belem, trois-mâts à coque en acier est le dernier des grands voiliers de commerce français du 19ème siècle encore naviguant. Son aventure maritime dure depuis plus de 120 ans, avec des usages différents. Il a changé trois fois de nationalité pour finir par retrouver le pavillon Français de ses origines, survivant là où des milliers d’autres voiliers, plus grands, plus puissants, plus neufs, ont disparu à jamais. Depuis 1979, c’est un navire école géré par une fondation créée spécifiquement par la Caisse d’Epargne.