Madame la sous-préfète a été reçue dans l’une des villas neuves qui a ouvert ses portes à l’été 2023, offrant un hébergement moderne et de qualité aux personnes accompagnées.
« Lors de mes fréquents passages devant le Complexe, je me posais toujours la question de savoir ce qu’il se passait dans ce lieu de vie que l’on devine très animé». Célia POUGET a désormais la réponse. Ou plutôt les réponses, tant les activités au sein du complexe d’Anjoigny sont nombreuses. Retour sur sa récente visite…
Jeudi 21 novembre, la sous-préfète de Mauriac et référente handicap, a passé plus de 2 heures sur le site, dans le cadre de la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées.
La représentante de l’Etat a été accueillie par Marie-France FORSES, directrice du Complexe, Murielle DELMON, cheffe de service technique, Bruno LACOSTE, Directeur Général de l’ADSEA, Jean-Jacques ASTINGS, président, Claude BONNET et André RONGIER, administrateurs. Le maire de Saint-Cernin, André DUJOLS s’était aussi joint à cette visite, illustrant par sa présence, les liens forts qui unissent la commune et le complexe d’Anjoigny, depuis sa création en 1975 sur un terrain appartenant au Centre Communal d’Action Sociale.
Une rapide présentation générale de la structure a été faite dans le cadre cosy, moderne et lumineux d’une des nouvelles villas où vivent une partie des personnes accompagnées. Il a notamment été question de parcours individualisés et évolutifs, en fonction des besoins et souhaits de chaque résident. A Anjoigny, tout est possible en terme d’hébergement : des villas sur place en petits groupes de vie de 7 personnes aux studios dans le bourg de Saint-Cernin pour vivre en semi autonomie, aux domiciles privés de certains, en passant par un appartement « relais » pour expérimenter les réalités de la vie quotidienne hors institution. On a aussi parlé d’autodétermination et d’inclusion.
Même si la moyenne d’âge est aujourd’hui jeune (40 ans), il a également été question du vieillissement des travailleurs handicapés, qui impose de repenser l’offre entre le secteur du handicap et celui des personnes âgées, en créant des « ponts entre les deux, tout en respectant les identités de chacun » a plaidé Bruno LACOSTE, appelant de ses vœux « une réflexion globale » sur le sujet.
La suite de la visite s’est déroulée dans les ateliers de l’ESAT (Établissement et Services d’Accompagnement par le Travail) où Célia POUGET a pu échanger avec des travailleurs en situation de handicaps. A la lingerie, elle a été impressionnée par Morgane et ses collègues qui lavent, repassent et plient jusqu’à 2 tonnes de linge par jour en pleine saison, pour des clients variés, des particuliers ou des entreprises, dont le prestigieux hôtel qui vient d’ouvrir à Tournemire, et qui a choisi de faire confiance à l’ESAT, preuve de la qualité du travail fourni et source de fierté pour l’équipe de 10 lingères et lingers.
Aux cuisines, elle a été surprise d’apprendre que 1000 repas (sur 5 jours) sont mitonnés par une équipe conduite par les professionnels du prestataire API, pour être dégustés à Anjoigny et dans d’autres établissements de l’ADSEA et chez des partenaires externes.
Aux espaces verts, Vincent a parlé des nombreuses missions confiées à cet atelier qui doit refuser des marchés, tant la demande est importante.
A l’atelier sous-traitance, Marie a expliqué, fiches à l’appui, avec quelle précision, quelle minutie, quel soin, les bouchons pour l’entreprise Qualipac doivent être assemblés.
Partout, Célia POUGET a été impressionnée par le professionnalisme et l’engagement des travailleurs en situation de handicap et de leurs moniteurs. Elle aussi été agréablement surprise par la qualité des locaux, où d’importants travaux ont été réalisés ces dernières années pour améliorer les conditions de travail (ergonomie, éclairage, bruit, etc…).
Cette découverte s’est achevée à la ferme où Damien a détaillé les différentes tâches, parlé des différents troupeaux constitués de plus de 70 vaches, de la traite, de la transformation du lait en tomme, etc…
La ferme, c’est la vitrine d’Anjoigny créé il y a 50 ans autour de cette activité emblématique, peu pratiquée dans les ESAT et qui correspond au caractère rural du Cantal, répondant ainsi à de nombreuses demandes de travailleurs.
A la sous-préfète enthousiasmée par cette ferme, administrateurs et techniciens ont précisé la complexité de mener un tel projet, à la croisée du monde agricole et du monde du handicap.
« Faire tourner une ferme en respectant les 35 heures de travail hebdomadaires, ça n’est pas simple ! » ont glissé les administrateurs, exprimant toutefois l’attachement de tous à cet atelier hors normes. A tel point qu’un ambitieux plan de modernisation est à l’étude, pour lequel le soutien de l’Etat serait le bienvenu.